12/12/2009

Lettre CLXIX



Le chevalier Danceny à madame de Rosemonde

En effet, si vous convenez que la vengeance est permise, disons mieux, qu'on se la doit, quand on a été trahi dans son amour, dans son amitié, et, surtout, dans sa confiance; si vous en convenez, mes torts vont disparaître à vos yeux. N'en croyez pas mes discours; mais lisez, si vous en avez le courage, la correspondance que je dépose entre vos mains. La quantité de lettres qui s'y trouvent en original paraît rendre authentiques celles dont il n'existe que des copies. Au reste, j'ai reçu ces papiers, tels que j'ai l'honneur de vous les adresser, de M. de Valmont lui-même. Je n'y ai rien ajouté, et je n'en ai distrait que deux Lettres que je me suis permis de publier.

L'une était nécessaire à la vengeance commune de M. de Valmont et de moi, à laquelle nous avions droit tous deux, et dont il m'avait expressément chargé. J'ai cru, de plus, que c'était rendre un véritable service à la société que de démasquer une femme aussi réellement dangereuse que l'est Mme de Merteuil, et qui, comme vous pourrez le voir, est la seule, la véritable cause de tout ce qui s'est passé entre M. de Valmont et moi.


Marty Robbins - Devil Woman

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