14/01/2010

Lettre CLXXV



Madame de Volanges à madame de Rosemonde

Qui pourrait ne pas frémir en songeant aux malheurs que peut causer une seule liaison dangereuse ! & quelles peines ne s’éviterait-on point en y réfléchissant davantage ! Quelle femme ne fuirait pas au premier propos d’un séducteur ? Quelle mère pourrait, sans trembler, voir une autre personne qu’elle parler à sa fille ? Mais ces réflexions tardives n’arrivent jamais qu’après l’événement ; & l’une des plus importantes vérités, comme aussi peut-être des plus généralement reconnues, reste étouffée, & sans usage dans le tourbillon de nos mœurs inconséquentes.

Adieu, ma chère & digne amie ; j’éprouve en ce moment que notre raison, déjà si insuffisante pour prévenir nos malheurs, l’est encore davantage pour nous en consoler.

Paris, 14 janvier 17…

FIN.


Les OP'4 - Attention aux garçons